Initiative pour les glaciers: le texte de l’initiative est préférable au contre-projet


swisscleantech se félicite du fait que le contre-projet du Conseil fédéral reprenne les objectifs de l’initiative pour les glaciers. Ceux-ci sont conformes aux engagements internationaux pris par la Suisse à Paris en 2015. Pour plusieurs raisons, swisscleantech préfère cependant le texte de l’initiative.

Prise de position
von swisscleantech
25.11.2020

La principale différence entre le texte de l’initiative et le contre-projet réside dans la requête formulée par les auteurs de l’initiative, à savoir l’interdiction des énergies fossiles à partir de 2050. Les interdictions sont un outil à la disposition des responsables politiques lorsqu’il s’agit (non seulement) de limiter un comportement, mais aussi lorsqu’un comportement est totalement indésirable. En 1876, le Conseil fédéral, constitué à l’époque de sept conseillers fédéraux libéraux, a interdit le défrichement de la forêt suisse et posé ainsi la première pierre de la législation sur la protection de l’environnement. Dans d’autres domaines également, des interdictions sont à la base de la société libérale, par exemple l’interdiction des accords sur les prix.

L’interdiction des énergies fossiles à partir de 2050 n’est pas seulement un signal clair envoyé à la société, elle permet aussi d’inciter l’économie suisse à explorer rapidement de nouveaux champs d’activité. A long terme, la réussite économique de la Suisse passera par de nouveaux modèles économiques, des investissements dans des technologies climat compatibles et de nouvelles infrastructures dans le secteur de l’énergie. Le message envoyé aux industries fortement dépendantes des matières premières fossiles doit être clair: d’ici 2050 au plus tard, les infrastructures et les processus basés sur des matières premières fossiles doivent être électrifiés ou adaptées au carburant synthétique, au biogaz ou à l’hydrogène. Cela vaut en particulier pour les infrastructures de transport.

L’interdiction des énergies fossiles créera une sécurité de la planification. Il reste 30 ans pour atteindre l’objectif. Ni la sécurité ni la protection du peuple suisse n’en seront affectées. La plupart des appareils nécessaires pour assurer la sécurité peuvent tout aussi bien fonctionner avec des moteurs électriques. Lorsque ce n’est pas possible, des quantités suffisantes de carburants renouvelables seront disponibles d’ici 2050.

Davantage de marge de manœuvre pour les puits de gaz à effet de serre

Même avec une interdiction des combustibles fossiles, il y aura toujours des émissions résiduelles. Celles-ci devront être compensées par des émissions négatives. Il faudra donc pouvoir recourir aux émissions négatives et aux puits de carbone.

Le potentiel d’émissions négatives est réparti de manière inégale dans le monde. swisscleantech est donc convaincu qu’il n’est pas pertinent sur le plan économique de limiter les puits de gaz à effet de serre pour les éventuelles émissions résiduelles à la Suisse si de meilleures solutions, plus avantageuses, sont disponibles à l’étranger. Bien qu’il soit difficile de prévoir l’évolution de ce marché, la Suisse devrait se garder la possibilité d’investir dans des solutions à l’étranger. En tous les cas, la qualité doit être garantie et le COéliminé durablement de l’atmosphère. Les compensations peuvent constituer une solution temporaire si la réduction des émissions en Suisse est trop lente, mais ce n’est pas la meilleure solution.

Vous trouverez d’autres éléments qui nous préoccupent dans notre prise de position.