Protection du climat : le début d’une nouvelle ère


Evénement d’hiver La protection du climat allie entreprises et écologie. Nous l’avons constaté lors d’un événement de swisscleantech. Quelques pionniers avaient déjà pris le départ. Maintenant, beaucoup d’entreprises voient s’ouvrir de nouvelles perspectives. Mais les conditions-cadre doivent être les bonnes.

Le changement climatique est en marche, la Suisse aussi est touchée. La protection du climat est donc primordiale, en même temps elle crée des opportunités pour les entreprises. « Nous sommes au début d’une nouvelle ère. Le temps est venu de développer une vision positive » a déclaré Christian Zeyer, directeur de l’association économique swisscleantech, lors de l’événement qui s’est déroulé ce jeudi à Kraftwerk à Zurich. Le président de swisscleantech, Matthias Bölke, Vice President Strategy, Business Excellence & Public Affairs de Schneider Electric dans les pays germanophones, a ajouté un message vidéo depuis Berlin : « La protection du climat est globale, mais la contribution de chacun est locale. »

Comment cela fonctionne-t-il ? C’est ce qu’a montré par exemple Paul Schär. Il a repris en 2001 l’entreprise Hector Egger Holzbau à Langenthal BE, créée en 1848, l’a développée et emploie aujourd’hui 120 personnes. Pour lui, la construction en bois est une contribution majeure à la protection de l’environnement : le bois utilisé dans la construction stocke durablement le CO2. Schär pense qu’il y a encore un gros potentiel dans ce domaine en Suisse. La part du bois est de 16 % dans la construction, soit seulement la moitié de ce qu’elle est en Autriche. En Norvège, elle est même de 80 pour cent. Il serait possible de construire des immeubles de 30 mètres de hauteur suivant les mêmes exigences réglementaires qu’avec le béton. Dans ses usines, Schär va encore plus loin : ses bâtiments produisent 30 pour cent d’électricité de plus qu’ils n’en consomment, les copeaux de bois sont utilisés pour le chauffage à distance. Son prochain projet vise à stocker aussi l’électricité qu’il produit.

Martin Kyburz est engagé dans la mobilité. Le créateur de Kyburz Switzerland à Freienstein ZH construit des véhicules électriques, il emploie plus de cent personnes. Depuis quelques années, les facteurs de la Poste Suisse roulent sur ses scooteurs électriques à trois roues. Les anciens tricycles suisses sont remis en état pour la poste hongroise et livrés avec une garantie. Kyburz peut même créer maintenant une entreprise de service après-vente en Australie pour ses exportations. Au total, plus de 16 000 véhicules ont déjà été vendus. Kyburz a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 26 millions de francs, prévoit un chiffre de 34 millions pour cette année et de 45 millions pour l’an prochain. Les véhicules sont écologiques, sûrs et économiques à l’utilisation, indique Kyburz.

Reto Ringger pense que la disruption actuelle, la mutation profonde dans de nombreux secteurs, peut être mise à profit pour la protection de l’environnement. « Il faut une disruption positive qui tienne compte des limites de la planète » indique le fondateur de Globalance Bank à Zurich. Malheureusement, les entreprises de sa branche ont du retard dans ce domaine. La plupart des établissements financiers ne sont guère transparents sur l’impact des fonds qu’ils gèrent.

Débat sur le potentiel d’innovation de la Suisse

Jürg Grossen, entrepreneur, conseiller national et président des Vert’libéraux, pense que les responsables politiques sont aussi tenus d’agir. « Il faut des incitations et des tarifications claires. » La loi sur le CO2 qui arrive maintenant au Conseil national n’est pas suffisamment ambitieuse en la matière. « La Suisse est un pays d’innovation et aurait ici un potentiel formidable. »

Son collège libéral au Conseil national, Christoph Eymann, suppose que le Conseil fédéral est pragmatique et veut éviter une défaite en cas de votation. Il faudrait cependant « d’autres alliances » dans la protection du climat. « swisscleantech est une organisation qui favorise ce type d’alliance car elle rassemble le monde de l’entreprise et la conscience écologique », indique Eymann.

Dans la nouvelle loi sur le CO2, le Conseil fédéral propose que les émissions de CO2 soient réduites de 50 pour cent d’ici 2030 par rapport à 1990, dont 30 pour cent en Suisse. swisscleantechveut au contraire réduire les émissions de 40 pour cent en Suisse.

Documents à télécharger

«Klimaeffizienz dank Holzbau»
Intervention von Paul Schär, CEO Hector Egger Holzbau

«Erfolg auf drei Rädern»
Martin Kyburz, CEO Kyburz Switzerland AG

«Disruption in der Wirtschaft: Chance für unseren Planeten?»
Reto Ringger, Gründer & CEO Globalance Bank