Référendum contre la loi sur le CO2: un combat d’arrière-garde de l’industrie pétrolière


Il n’est pas surprenant que l’industrie pétrolière ait pris la tête du référendum contre la loi sur le CO2. Cette loi menace en effet directement son modèle économique. En tant que citoyen·nes suisses, pouvons-nous nous permettre de nous laisser manipuler par une organisation qui défend des intérêts particuliers? La question se pose. L’association économique swisscleantech est convaincue que ce n’est pas la bonne voie, et son point de vue a été confirmé par une enquête du gfs réalisée à l’automne 2020. Celle-ci montre que les préoccupations climatiques sont fortement ancrées en Suisse et que nos concitoyen·nes ont parfaitement conscience de leurs responsabilités.

Le fait est que même certains groupes pétroliers ont reconnu qu’ils ne pouvaient pas échapper à la réalité. BP a par exemple annoncé sa neutralité climatique à l’horizon 2050. Si tous les groupes pétroliers étaient prêts à traduire de telles annonces dans les faits, ils n’auraient aucune raison de lancer le référendum. La loi, avec ses objectifs pragmatiques et un horizon s’étendant jusqu’en 2030, laisse suffisamment de marge de manœuvre aux entreprises pour qu’elles adaptent progressivement leurs modèles économiques.

«Il n’est pas acceptable que la politique climatique soit freinée par des intérêts particuliers. Insister aujourd’hui sur la protection du climat, ce n’est pas bon uniquement pour l’environnement, c’est aussi pertinent sur le plan économique. Nous allons lutter fermement contre le référendum avec l’Alliance “Économie suisse pour la loi sur le CO2“et aider cette loi à s’imposer. », déclare Fabian Etter, co-président de swisscleantech

L’engagement en faveur de la protection du climat demeure important

Une enquête réalisée pour la troisième fois, à l’automne 2020, par gfs-zürich à la demande de swisscleantech confirme que l’engagement en faveur de la protection du climat reste important pour le peuple suisse. Interrogés sur leur position sur la question de la protection du climat, plus de 80% des personnes ont répondu clairement que le focus de la politique climatique devait porter sur les réductions en Suisse. L’enquête confirme ainsi le principal objectif partiel de la loi sur le CO2, lequel prévoit qu’au moins trois quarts de l’ensemble des réductions d’émissions soient réalisés en Suisse. Seules 10% des personnes interrogées étaient d’un autre avis et se prononçaient en faveur de l’achat de réductions d’émissions à l’étranger. Par rapport aux années précédentes, la proportion de personnes interrogées souhaitant donner la priorité à cette option a en fait diminué. Cela n’est pas étonnant car la réduction des émissions en Suisse signifie de la création de valeur pour l’économie suisse.

Il est intéressant de noter que la pandémie de Covid-19 a peu modifié l’attitude de la population suisse. Plus de 60% des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle la protection du climat doit se poursuivre de la même manière, quels que soient les effets de la pandémie. Seuls 19% ne partageaient pas cet avis, et un quart de ces 19% souhaitaient même accélérer la protection du climat.

La troisième question confirme que de plus en plus de gens se rendent compte que la protection du climat peut avoir un coût: 54% des personnes interrogées ont déclaré qu’il était juste d’augmenter la taxe sur le CO2si l’on ne parvenait pas à atteindre les objectifs en temps voulu. Seulement deux fois moins, soit 27%, n’y sont pas favorables.

 

En savoir plus sur l’étude gfs (en allemand)